Dette, TVA sociale, Economies… que faut il retenir de l’intervention de François Bayrou ce mardi ?

Sur RMC-BFMTV ce mardi matin, le Premier ministre a annoncé un plan de retour à l’équilibre des finances publiques pour juillet alors que l’exécutif tente de dégager 40 millions d’euros d’économie pour 2025. 

Ce qu’il faut retenir

François Bayrou, invité sur RMC-BFMTV ce mardi 27 mai, a abordé les grands chantiers du gouvernement : équilibre budgétaire, réforme des taxis, financement du modèle social, scrutin proportionnel, laïcité, fin de vie et affaire Bétharram. Il a annoncé un plan de retour à l’équilibre des finances publiques pour juillet, maintenu la réforme controversée des taxis prévue pour octobre, et s’est montré favorable à une TVA sociale. Il souhaite également introduire le scrutin proportionnel à l’Assemblée nationale. Enfin, il a exprimé ses doutes sur le texte d’aide à mourir et dénoncé une instrumentalisation politique de l’affaire Bétharram.

Pourquoi c’est important à suivre

Face à un déficit public massif, l’exécutif cherche à dégager 40 milliards d’euros. Les arbitrages à venir – notamment sur les dépenses sociales, les impôts indirects ou les réformes sectorielles – auront un impact majeur sur l’économie française et le pouvoir d’achat. L’ouverture à une TVA sociale ou au scrutin proportionnel pourrait marquer un tournant stratégique. Parallèlement, la gestion des sujets sociétaux sensibles comme la fin de vie ou la laïcité révèle des lignes de fracture dans la majorité. Enfin, l’affaire Bétharram pourrait peser sur la stature morale du Premier ministre, malgré sa défense ferme.

Citation principale

« Tous les mois, on dépense 10 % de plus que ce qui rentre dans les caisses. Cette situation ne peut pas durer. Le plan à venir demandera un effort à tous les Français, le plus juste possible. » — François Bayrou, sur RMC-BFMTV

Le chiffre à retenir : 40 milliards d’euros

C’est le montant que le gouvernement cherche à économiser dans le cadre du budget 2025. Un plan pluriannuel sera dévoilé en juillet, visant un retour à l’équilibre des finances publiques sur 3 à 4 ans.

À surveiller 

• TVA sociale
  
  François Bayrou s’est montré favorable à une forme de TVA sociale, un dispositif visant à réduire les cotisations sociales pesant sur le travail en augmentant la taxe sur la consommation. Inspirée de modèles nordiques, cette mesure viserait à restaurer la compétitivité des entreprises françaises. Mais elle est potentiellement explosive sur le plan politique : une hausse de la TVA frapperait tous les ménages, y compris les plus modestes, alors que les salaires n’ont toujours pas rattraper l’inflation depuis juillet 2021. Son acceptabilité sociale pourrait être un frein majeur.

• Scrutin proportionnel
  
  Le président du MoDem plaide pour l’introduction d’une part de scrutin proportionnel aux élections législatives, afin de mieux représenter les courants politiques et de réduire la fracture démocratique. Si Emmanuel Macron s’est déjà montré favorable à cette idée dans le passé, sa mise en œuvre reste incertaine, notamment en raison des résistances au sein de la majorité présidentielle et de la crainte de favoriser l’extrême droite ou une instabilité parlementaire. Toute avancée concrète dans ce sens serait un tournant démocratique majeur.

• Réforme des taxis
  
  Prévue pour octobre 2025, cette réforme vise à libéraliser partiellement le secteur du transport sanitaire en autorisant plus de concurrence et en révisant les règles d’agrément. Elle est vivement contestée par les chauffeurs de taxi, en particulier ceux spécialisés dans le transport de patients, qui craignent une baisse de revenus et une précarisation de leur activité. François Bayrou affirme que la réforme sera maintenue, ce qui laisse présager une rentrée sociale tendue dans ce secteur.

• Projet de loi sur la fin de vie :
  Ce texte, qui prévoit la possibilité d’une aide à mourir dans des conditions strictes, a été adopté en première lecture. Bayrou, fidèle à ses convictions humanistes et chrétiennes, s’est dit mal à l’aise avec ce texte, qui selon lui franchit une ligne rouge. Il appelle à « une liberté de conscience totale » pour les parlementaires. Ce débat, hautement sensible, divise profondément la majorité et pourrait raviver les tensions éthiques et religieuses au sein de la société.

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